Lord Vicar & Cardinals Folly – 2016

Intéressons-nous aujourd’hui à deux sorties de 2016 qui ont le mérite d’accumuler les points communs : c’est cool, c’est du Doom Traditionnel, c’est finlandais et y’a des poitrines dénudées de jeunes demoiselles sur les artworks. Deux belles sorties d’une année qui s’avère plutôt bien fournie en Doom !

Lord Vicar – Gates of Flesh

Cover

 

Lorsque l’ex -chanteur des Suédois du culte Count Raven et l’ex-guitariste, se faisant lors appeler Peter Vicar, des encore plus cultes Finlandais du tout-puissant Reverend Bizarre, accompagnés d’un bassiste finlandais et d’un batteur anglais, se rencontrent, ça donne Lord Vicar, formation de Doom Metal Traditionnel basée à Turku en Finlande, dans la simple tradition de la New Wave of Traditionnal Doom des années 2000.

L’influence du vieux Reverend, ayant hélas cessé ses péremptoires imprécations en 2007, se fait ressentir, tant dans la musique du groupe que dans son évolution : un premier album simplement traditionnel, brut, tout en lourdeur et en fuzz, puis une complexification progressive naissant dans les suivants. (ce qui se voit, à son paroxysme, dans le monolithique, l’impressionnant, l’indétrônable III : So Long Suckers chez Reverend Bizarre, et qui se poursuit encore dans le projet solo de la tête pensante du Reverend : Sami Hyninnen, avec Opium Warlords) A ce titre, si le premier album de Lord Vicar, Fear No Pain sorti en 2008, était on ne peut plus classique, une évolution, une complexification – toute relative s’entend : ça reste du Doom Trad’ – se voyait déjà sur le second Signs of Osiris sorti en 2011. Et cette complexification se poursuit encore, atteignant d’autres degrés d’inventivité, avec leur troisième et récente sortie, Gates of Flesh.

L’œuvre reste somme toute assez simple, et relativement peu surprenante : des gros riffs avec de la fuzz, une basse lourde, saturée à souhait et présente qui semble guider les lignes mélodiques en proposant ponctuellement des fills qui ne sont pas sans rappeler Reverend Bizarre, des leads de guitare s’autorisant quelques harmonies bien amenées – qui ne sont pas non plus sans fortement rappeler Reverend Bizarre – et une batterie assez classique mais efficace (globalement, tant pour Lord Vicar qu’Opium Warlords, là où le bât blesse, c’est bien la batterie : les roulements dévastateurs et l’ingéniosité démoniaque de Earl of Void manquent, clairement), puis quelques passages acoustiques ou cleans qui proposent des changement d’ambiance intéressants.

Le tout reste pour l’essentiel très bon, bien amené, avec de bons riffs comme il faut. Les structures sont bien travaillées et pensées (encore une fois, c’est du Doom donc…) et le premier morceau, Birth of Wine, arrivera à nous surprendre avec ses refrains pour le moins… inattendus. Il reste toutefois un je-ne-sais-quoi un peu maladroit qui reste toujours présent dans l’œuvre de Lord Vicar à mon goût. Mais on passe facilement outre : ça reste un très bon cru en la matière pour cette année.

 

Cardinals Folly – Holocaust of Ecstasy and Freedom

 

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Autre sortie finlandaise, Holocaust of Ecstasy & Freedom (ce nom génial) de Cardinals Folly. Troisième album d’un groupe œuvrant également dans un Doom Traditionnel inspiré de la New Wave of Traditionnal Doom, si l’album ne surprend pas de par son classicisme – encore qu’on aurait pu s’attendre à un développement du parti-pris un peu Black Metal de certains morceaux de l’album précédent, assez étrange mais bien foutu -, la qualité reste là. Indéniablement.

Que dire dessus ? Ben c’est des riffs. Et des bons riffs, qui se succèdent admirablement bien. La batterie propose un jeu simple et monotone, mais groovy comme il se doit. La voix, aux airs quelque peu théâtraux, accompagne à merveille le tout, encore qu’étant peut-être un peu trop présente (trop haute dans le mix ?). On a tous les ingrédients qui font un bon album de Doom : des bourdons, des tritons, des riffs à mi-tempo bien entrainants et même quelques passages harmoniques fort sympathiques ainsi que des soli bien amenés. Les riffs sont accrocheurs à souhait, il n’y a pas grand chose à redire. Mention spéciale pour le morceau final La Papesse (le nom est en français, donc forcément c’est bien) avec ses constructions harmoniques particulièrement entrainantes et ses riffs dévastateurs.

Au final, on pourra surtout regretter le changement assez étrange de direction artistique du groupe : si le premier album, Such Power is Dangerous !, était globalement dans le même type de Doom très traditionnel, classique et épuré, le second, Our Cult Continues !, était beaucoup plus surprenant avec ses touches Black discrètes et bien pensées – en plus d’être assez originales – et son son également assez particulier : une guitare somme toute pas si lourde que ça avec une basse beaucoup plus saturée et centrale que sur son successeur, s’autorisant même quelques leads ajoutant à la composition autant de petites subtilités intéressantes.

Mais en tant qu’album de Doom Trad’… ben, particulièrement traditionnel, Holocaust of Ecstasy and Freedom ne déçoit nullement et fait admirablement bien son travail.

 

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